DING-DONG ! Un bruit de fracas se fit entendre dans à grande maison des années 80. Dans un sursaut alors qu'on avait sonné à la porte, le propriétaire de quarante ans s'était réveillé. Dans son réveil brutal il avait donné un coup dans la lampe poser sur la table où il s'était endormi. Ayant rattrapé d'une main le cadre avec une des dernières photos de sa petite princesse avant qu'il ne termine dans le même état que la lampe. Ses lunettes de travers, il se précipita pour poser le cadre et rattraper la machine à écrire avant qu'elle ne tombe également. Encore dans les vapes, il mit quelques secondes à retrouver ses esprits...Ah oui, il avait travaillé hier, enfin il avait tenté d'écrire quelque chose. Mais en vint, fallait-il croire au vu du monticule de papier débordant de la corbeille au pied de la table de bois. On sonna une seconde fois, ce qui fit lever Leeroy de son fauteuil, laissant les débris de la lampe où il était, après tout ils ne tomberont pas plus bas, à moins de traverser le plancher de la mezzanine. Justement, descendant les marches en bois, grinçantes, sous ses pieds, vêtue de sa fameuse chemise de nuit bleue, les cheveux en pétard, il avait quand même remis ses lunettes correctement sur son nez. Grimaçant en arrivant à la porte, alors que le soleil qui passait par la fenêtre floutée l’éblouit un instant. Sans grande conviction il tourna la poignée dorée de la porte. S'attendant à un livreur ou un publicitaire, ou un vendeur à domicile qu'il se ferait une joie de renvoyer chez lui, il entrouvrit la porte, une grimace de réveil sur le visage.

Mais quelle fut sa surprise d'apercevoir une chevelure blonde, de dos s'apprêtant à quitter les lieux. Son coeur sembla s'arrêter, il imagina un instant que se fut elle... Lise, sa femme, mais... Ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas le croire en même temps. Pourtant alors qu'elle se retourna Leeroy crut faire une crise cardiaque. Fermant la porte au nez de sa femme. Se collant contre la poignée, derrière, les yeux écarquiller, surpris, choqué même. Il ne pouvait le croire. Il ouvrit une autrefois la porte, aperçu son beau visage avant de refermer de nouveau à porte. Incroyable, elle était là... Sur le tapis "bienvenue", qu'elle avait elle-même acheté bien des années avant. La porte close, osant la rouvrir, il avala bruyamment et difficilement sa salive avant de rouvrir et refermer la porte plusieurs fois, comme pour essayer d'évaporer ce mirage qui se trouvait sous son porche. Pour finalement laisser la porte voler, s'ouvrant sur le salon, alors qu'il s'y rendait déjà, dos à la porte, comme pour ne pas affronter celle qu'il avait tant aimée, qu'il aimait tant et à la fois détestant tant aujourd'hui. Les questions se bousculaient dans son esprit, pourquoi, pourquoi aujourd'hui, pourquoi n'avait-il pas vu sa princesse avec elle ? Où étaient-elles toutes ces années ? Pourquoi ? Toujours et encore pourquoi ?

Le pas rapide, il quitte la porte en direction du salon. Il entend les pas de sa femme dans son dos, qui est entrée, après tout c'est son droit, elle est encore chez elle. Enfin... Lee ne cherche pas à la regarder et se contente d'avancer, il se penche juste une fraction de seconde pour attraper au vol le paquet de cigarettes qui traine sur la table basse. D'autres traine ici et là. Avant il faisait attention, avant il n'en avait que deux de sortit, un sur une table sur les perrons et un autre dans son atelier, les deux seuls endroits où il s'autorisait à fumer parfois. Autant il n'avait jamais été accro aux diverses drogues qu'il avait pu prendre dans ses très jeunes années, autant la clope... Il n'avait jamais réellement arrêté. Pendant 10 ans il n'avait fumé que par moments, par période, depuis qu'il était venu ici, qu'il avait enfin eu sa vie rêver, une famille, une vie, simplement. Mais depuis plus de trois ans il fumait presque clope sur clope et dans toute la maison. Après tout pourquoi faire attention alors qu'on vit seul, comme un pauvre con, décrépit et solitaire que plus personne ou presque ne vient voir. Alors qu'il l'entend se poser dans le canapé de cuire d'un vieux brun, il pose un bras sur le bois de la cheminée, sa cigarette entre deux doigts, il y a à peine touché, juste histoire de l'allumé. Son regard perdue dans les cendres mortes derrière la porte vitrée de protection, il relève soudain le nez alors qu'elle parle de leur fille. Elle est ici ? Elle va bien ? Leeroy tourne le visage enfin vers sa femme qui a pour seule expression le soulagement. Mais il ne la regarde pas vraiment.

Il aimerait dire quelque chose, mais sa mâchoire reste close, serrer, trop même. Alors que Lisebeth reprend la parole il tourne de nouveau le visage vers la cheminée. Puis soudain elle s'excuse, il ferme les yeux, éprit d'une colère telle. D'une main vive il envoie balader une sculpture qu'il avait faite, qui trainait sur la cheminée. Volant en éclats contre le sol. Melvin n'avait jamais été violent, jamais, enfin dans ses jeunes années il c'était parfois bagarrer comme un peu tout adolescent pour rire entre copains. Mais c'était bien une chose qu'il avait en horreur. Fermant et ouvrant sa main, comme si le choc lui avait fait mal, alors qu'il n'en était rien, mais comme pour évacuer le dernier reste de cette violence passagère. « Désoler. » Se contenta-t-il de dire en se retournant et en la regardant dans les yeux. Il fit quelques pas vers elle, écrasant cette saleté qu'il tenait en main dans le cendrier posé sur la table base. Il n'avait finalement que tirait un taf dessus. Contournant la table, il ne s'assoit pourtant pas à ses côtés, il reste de debout. Son visage défait, triste. La regardant jouée avec ses doigts, il avala difficilement sa salive. Puis finit par prendre place sur le canapé, laissant une distance légère entre eux. Attrapant délicatement ses mains, les empêchant de jouer entre eux. La sensation de cette peau, si douce, si agréable, il l'avait presque oublié. Les larmes lui montaient, mais il les retient. Il regarde leurs mains, il se sent de nouveau si bien de nouveau. Pourtant quelques choses sont différentes. « Lisebeth... Pourquoi ? »