« Et toi, ton papa, il fait quoi dans la vie ? ». Du haut de ses sept petites années, Grace était dans l’incapacité de répondre. Son père ? Elle ne l’avait jamais connu. La vie à la maison se faisait entre sa mère et elle. Personne d’autre. Parfois, quand la période de noël arrivait, elle rêvait de se retrouvait autour d'une énorme table, entourée de son père, sa mère, ses grands-parents et autres cousins ou cousines… mais non, tous les ans, c’était la même histoire. Sa mère et elle, devant un plateau télé. Ni plus, ni moins. « Il est astronaute et même qu'il vole autour des étoiles ! ». Alors, elle mentait. Parce qu’elle ne voulait pas être différente de ses camarades de classe. Tout ce à quoi elle aspirait était à une vie saine et simple. Une vie banale avec un papa et une maman. Une grand-mère qui lui ferait des cookies aux pépites de chocolat et un grand-père qui lui raconterait des vieilles histoires du temps où il était jeune. Sa mère lui avait bien appris que le mensonge était quelque chose de mal, mais c’était plus fort qu’elle. Alors, elle inventait des histoires. Un coup, son père était pilote de ligne, le lendemain, présentateur télé pour une chaîne étrangère. Elle avait de l’imagination, mais ces inventions n’étaient rien d’autre qu’une carapace pour masquer au monde sa vie loin d’être idéale.
N’allez pas croire que Grace a grandi au sein d’un milieu foncièrement malsain, bien au contraire. Malgré le manque de moyens, sa mère faisait en sorte de tout faire pour que sa fille vive la vie la plus agréable possible et au final, Grace ne manquait de rien. Elle avait un toit sous lequel vivre, une petite chambre avec un lit et des jouets plus qu’il n’en fallait. Non, elle ne manquait vraiment de rien… si ce n’est d’une présence paternelle dans sa vie. Elizabeth, sa maman, était souvent absente. Cette dernière travaillait beaucoup pour subvenir à leurs besoins, mais Grace était une enfant autonome. Certes, elle était très jeune pour s’occuper d’elle-même, mais de toute façon, elle n’avait pas le choix.
Parfois, le matin, lorsqu’elle prenait son petit-déjeuner, un homme entrait dans la pièce, tout sourire. Un amant de plus de sa mère. Elizabeth les prenait pour les rejeter aussitôt. Grace avait appris, avec le temps, que ça ne servait à rien de s’attacher à ces hommes, puisqu’ils n’étaient que de passage. Alors, elle s’amusait à leur donner des numéros ou les appeler par des petits surnoms qui les distinguaient les uns des autres. « Le moustachu ». « Moumoute ». « Crâne d’œuf ». Sa meilleure amie était toujours hilare lorsque Grace lui racontait sur quel drôle d’énergumène elle était tombée le matin-même. Et pourtant, parfois, alors que sa mère s’était enfermée dans sa chambre, Grace pouvait entendre quelques bribes du chagrin de sa génitrice. Elle avait mis du temps à comprendre, mais finalement, elle s’était rendue à l’évidence : Elizabeth pleurait son amour perdu. Le père de Grace. En lui donnant naissance, elle avait mis de côté ses parents, son amour et sa vie d’antan. Alors, Grace ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie et poser des questions sur son père. Elle avait bien essayé, une ou deux fois, mais s’était vite calmée en percevant le regard fragile de sa génitrice. Peu importait, finalement, qu’elle ait un père ou non… Elle avait sa mère auprès d’elle et c’était tout ce qui comptait.

Seulement, lorsque les médecins décelèrent une tumeur osseuse chez Elizabeth, Grace comprit. Elle comprit que sa mère allait mourir et que du haut de ses dix-huit ans, elle allait se retrouver seule au monde. Elle avait bien quelques amis, mais cela ne remplaçait en rien une famille. Qu’allait-elle faire ? Et surtout, comment continuer à vivre alors que le seul être qui compte vraiment s’apprête à partir pour toujours ? Elle refusait d’y penser, préférant profiter au maximum des quelques mois que sa mère avait encore devant elle.
Et c’est ce qu’elle fit. Grace continuait d’aller au lycée, ayant promis à sa mère qu’elle obtiendrait son diplôme de fin de secondaire, mais la gamine comptait bien profiter de la vie. Alors, elles voyagèrent un peu. Paris, Londres, Rome… C’était loin et cher pour leurs petits revenus, mais Grace s’en fichait. Peu importe qu’elle s’endette sur trente ans, tant qu’un sourire se dessinait sur les lèvres gercées de sa mère. Puis, de retours à Perth, ce fut le début de la fin...
Elizabeth était allongée sur son lit d’hôpital. La fin était proche et la mère comme la fille le savaient pertinemment. Son teint était blafard, elle semblait déjà morte à l’exception prêt qu’un souffle de vie la maintenait encore en vie.  Grace était là, à ses côtés, lui tenant doucement la main. C’était dur, affreusement dur de voir la personne aimée souffrir et au fond, elle n’attendait qu’une chose : que les choses se finissent. Perdre sa mère allait être dur, mais la voir souffrir était bien pire… Et alors que le silence avait pris place depuis de longues minutes, Elizabeth se décida à le briser. « Grace… j’ai quelque chose à te dire, chérie… », commença-t-elle, la voix brisée par la souffrance. « Oui, m’man ? », répondit la blonde, s’approchant un peu plus du lit de la future défunte. « Je ne t’ai jamais parlé de ton père… il est temps que tu saches la vérité… ». Grace était étonnée, ne s’attendant très certainement pas à ça. Son père… Ce mot lui semblait si étrange, elle n’avait pas l’habitude qu’il soit employé, encore moins par sa mère. « Je… je l’aimais tellement… Si tu savais… Il… il m’a rendu tellement heureuse, mais… on était trop jeunes… Il était trop jeune pour être père… ». Elle ne comprenait pas. Certes, elle savait que sa mère l’avait eu très jeune, mais pourquoi ne pas avoir avorté dans ces cas là ? « Il ignore ton existence… Je l’ai quitté sans une explication… Je ne voulais pas qu’il gâche ses projets d’avenir à cause de… ». A cause de moi, pensa la blonde. « J’suis désolée ma puce, tellement désolée de t’avoir privé d’une famille… », Elizabeth avait les larmes aux yeux et Grace s’approcha encore plus de sa mère, portant sa main froide à sa bouche pour lui donner un léger baiser. « J’ai eu une famille, maman… toi ! Et c’était bien suffisant ! ». Et c’était vrai. Sa mère s’était battue pour lui offrir l’enfance la plus paisible possible. Et ça avait été le cas. Elle ne regrettait rien. Absolument rien. « Dans ma chambre, sous le lit, il y a une boite. Tu y trouveras des lettres que ton père m’a envoyé… Ainsi que son adresse et des photos… Trouve-le, et fais ce que je n’ai jamais eu le courage de faire : avoue-lui ton existence… ». C’était beaucoup lui demander et après une quinte de toux qui semblait bien trop douloureuse pour le corps meurtri d’Elizabeth, Grace finit par abdiquer, les larmes aux yeux. Comment refuser quoique ce soit à celle qui lui avait donné la vie et était sur le point de la perdre ? « D’accord maman, je le ferai… ».


Ça avait été plus facile à dire qu’à faire, mais de toute façon, Grace ne comptait pas rester à Perth. Trop de souvenirs et elle n’avait pas de quoi continuer à payer la maison que louait sa génitrice. Alors, elle vendit quelques biens et avec le peu d’héritage qu’elle avait, elle partit. MystHill. C’était là que vivait son père et l’endroit exact où elle devait se rendre.
« Bonjour, j’ai lu dans le journal que vous recherchiez une serveuse… ». L’homme la détailla de haut en bas. Son établissement était loin d’être particulièrement charmant. C’était un petit restaurant où les quelques loques du coin aimaient venir boire un coup avant de rentrer chez eux. Le mobilier était vieux et poussiéreux et de la vieille musique passait en boucle. « T’as déjà bossé dans un resto ? », lui demanda alors le vieille homme, continuant d’essuyer quelques verres derrière le grand comptoir en bois sombre. « Oui… », mentit-elle, ayant vraiment besoin d’un travail pour ne pas dormir dans la rue. Et étrangement l’homme finit par hausser les épaules et poser le torchon qu’il tenait entre ses mains sur le plan de travail devant lui. « Tu commences demain. ».
C’était une première victoire et désormais, la blonde était armée d’assez de courage pour confronter son géniteur. Trouver l’endroit où il vivait ne fut pas vraiment difficile dans la mesure où elle avait en poche l’adresse exacte… Et après trois coups secs sur la porte, cette dernière finit par s’ouvrir laissant apparaître un homme… La bonne trentaine… le visage étrangement plissé. « Vous venez pour l’annonce ? ». Quoi ? Pas le temps de répondre qu’il avait attrapé son bras la faisant entrer dans l’appartement. « Vous êtes en retard… mais peu importe ! ». Il l’entraîna alors dans ce qui semblait être le salon et lui désigna une porte. « Là, c’est ma chambre, interdiction d’y entrer… J’aime bien avoir mon intimité… Tout comme je vous laisse la votre… ». Cette fois-ci, il l’entraîna dans une autre pièce, une chambre. Plus grande que celle qu’elle avait à Perth. Les murs étaient peints en blanc et le lit était parfaitement fait. Il y avait un bureau, une petite télévision, un grand placard et une table basse. Le strict nécessaire. « Vous êtes libres de la décorer comme bon vous semble… J’vous demande juste de pas abîmer les murs ou les meubles… ça vous va ? ». Elle n’en revenait pas. Elle était totalement perdue. « Attendez… », finissait-elle par oser. « Vous êtes bien Joshua Brewer ? ». L’homme en face d’elle pouffa de rire avant d’hausser les épaules. « Bah oui ! Et vous, vous venez pour louer la chambre ! ».

C’était peut-être un signe du destin ? Ou alors, une énorme coïncidence. Pour une fois dans sa vie, elle avait eu un peu de chance et pas question de la laisser passer ! Alors, elle avait accepté l’offre et rapidement, Grace s’était installée dans la chambre d’amis, dans l’appartement de son… père. C’était étrange d’être à son contact, mais terriblement passionnant. Oui, c’était bien lui, son père, celui avec qui elle partageait quelques gênes. Il était plutôt sympa. Elle comprenait pourquoi sa mère était tombée amoureuse de lui. Il était plutôt bel homme et puis c’était quelqu’un d’agréable. Elle aimait bien le regarder cuisiner ou alors, chantonner les chansons qui lui traversaient l’esprit. Il ignorait tout de son lien de parenté avec la petite blonde, mais elle, elle savait. Cet homme était son père et ça changeait absolument tout au regard qu’elle portait sur lui. « Bien le bonjour ! », lança-t-il, solennel, alors que la petite blonde sortait de sa chambre, l’esprit encore un peu embrumé. Le matin n’était pas vraiment sa tasse de thé, contrairement à Joshua qui semblait être de bonne humeur quelque soit l’heure. « ‘lut ! », elle s’installa alors dans la cuisine, attrapant la boite de céréales qui traînait devant elle. Elle avait pris ses marques en peu de temps. Savoir que cet homme n’était pas un total inconnu l’avait aidé… Bon, en réalité, il l’était un peu, mais c’était son père… Et elle ne lui avait pas encore dévoilé ce détail… Comment faire alors qu’elle était âgée de dix-neuf ans ? Il avait sa vie, ses amis, ses amours… elle ne pouvait pas foutre tout ça en l’air en quelques mots ? Il s'en voudrait à coup sûr... De ne pas avoir été là, d'avoir loupé l'enfance de son enfant, ses premiers mots, ses premiers pas... Pourtant, elle avait promis à sa mère et elle comptait bien tenir parole… même si c’était compliqué. Mais, ce matin là, en voyant le sourire illuminer le visage de son géniteur, Grace décida de lui laisser une journée de répit… « je lui dirai demain », pensa-t-elle en mangeant ses céréales au chocolat… Le seul problème était que cette pensée lui traversait l’esprit tous les matins…

FÉLICITATION !!! Te voilà enfin validé(e). Maintenant ton destin est entre les mains de La Petite Fille.

Nous espérons que tu t'amuseras bien parmi nous. Afin d'assurer ton intégration, il y a une section parrainage rien que pour toi qui te permettras de faire connaissance avec les autres membres, mais pour y avoir accès il faut que tu intègres un groupe avant. Pour cela rien de plus simple, il te suffit de lancer le dé à la suite de ce message avec ce code :

Code:

[roll="Dé pour les groupes"==]1[/roll]

Une fois que tu as fini tout ça, tu vas pouvoir te créer des liens en te faisant une fiche et te faire de nouveaux amis pour RP et être actif sur le forum.
Bien entendu, tu peux créer tes propres scénarios pour te faire des liens car plus on est de fous plus on rit.

Comme tout travail mérite salaire, il va te falloir un compte en banque pour avoir ton argent tous les mois. Si tu veux en savoir plus, nous te conseillons de consulter le système de points. Et une fois que tout sera clair pour toi, tu pourras te créer une fiche d'imposition afin de nous aider à te verser la bonne somme. N'oublie pas de recenser ton métier. Tu ne voudrais quand même pas qu'on te pique ton poste !

N'oublie pas de jouer le jeu en participant au lancé de dés. Le jeu de cartes est là pour toi, viens donc en apprendre davantage à ce sujet.

N'oublie pas évidemment, comme demandé dans le règlement de remplir ton profil à fond. Sans oublier la partie "petit plus", qui est cachée !

On a surement fait le tour de la question, donc pour finir bien sûr, si tu as le moindre souci n'hésite pas à contacter le Staff. On est là pour ça.